La cathédrale de Chartres est une splendeur de l’art gothique. Je vous en épargnerai l’historique, Wikipédia fait ça très bien!…

Intriguée depuis des années par un légende qui dit que, le jour du solstice d’été, à midi, un clou placé sur une dalle en biais est éclairé, avec un cercle lumineux, par le soleil, au travers d’un vitrail : il aurait fallu la concertation d’au moins 5 corps de métiers différents pour, à l’époque, réaliser ce prodige… Alors quoi de mieux que d’aller vérifier par soi-même ?
A la recherche de cette fameuse dalle, assez facile à trouver : elle est à droite, sur le transept sud…

Dalle-de-travers

Dalle-du-clou

Le dallage de la cathédrale est d’origine, et bien entendu, le fameux labyrinthe en modifie la structure à l’entrée de celle-ci. (Un article sur le labyrinthe et les dédales en préparation…)
Une dalle est effectivement dans un sens oblique par rapport à toutes les autres, et un clou en cuivre s’y trouve également.
Cette dalle attire beaucoup par son aspect singulier : certaines personnes s’y placent, pieds nus, (les forces telluriques sont très fortes à Chartres) faisant des gestes de méditation voire d’imploration. Personnellement, assez pragmatique, je respecte, mais n’adhère pas à ces pratiques, même si je suis convaincue qu’il y a bien des courants très forts à Chartres. Je préfère penser que les constructeurs des Cathédrales avaient un sens aigu du détail et que ce clou a bien été placé là pour de bonnes raisons ! Certains d’ailleurs, affirment qu’il n’y était pas à la base mais a été rajouté dans les années 1700… peu importe, il fallait avoir de sacrées notions pour permettre ce miracle une fois par an.

Les matériaux, l’emplacement, l’angle, la position sur la dalle, bref, toutes les connaissances que nécessitaient l’élaboration de ce petit morceau de métal au travers de ces dalles sont juste prodigieuses !

Et ça marche ! Une foule est là pour confirmer tous les ans (quand la météo le permet), que ce rai de lumière traverse un vitrail (celui d’Apollinaire) à un emplacement bien précis (petit trou), pour taper sur ce clou en cuivre. Techniquement, dans la bordure de ce vitrail légendaire d’Apollinaire, des pièces de verre ont été remplacées  : une plaque de métal, percée d’un trou circulaire, où se niche un verre transparent. L’expérience fut introduite par le chanoine Claude Etienne en 1701..

©Cathedrale-Chartres.fr

©Cathedrale-Chartres.fr

Vous me direz et alors, quel intérêt ? Aucun, là, je l’admets. Sauf que les beaux arts n’ont pas toujours une utilité évidente… mais cachée ! Cela devait certainement permettre de remettre les pendules de la Cathédrale à l’heure (c’est à midi pile, heure solaire) mais certainement pas seulement… La transmission fut mal faite et nous n’avons aucun document confirmant l’utilité de ce clou. Sauf à se pencher sérieusement sur la signification du solstice d’été chez les anciens, car à l’époque, le “gratuit” n’existait pas, tout était volontaire et signifiait quelque chose.

 

Laissez-moi rêver et imaginer les compagnons se rassemblant et cherchant un emplacement pour faire passer la lumière du soleil lors du jour le plus long de l’année, devant frapper un clou, dans cet espace sacré qu’est la Cathédrale… Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur tout ce qui concerne la Cathédrale de Chartres, je vous recommande la lecture de cet ouvrage : “Les Mystères de la Cathédrales de Chartres”, éditions  Robert Laffont, par Louis Charpentier. Vous y découvrirez les secrets de sa construction et les mesures “universelles” utilisées. Une découverte incroyable !

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